Mattie Montgomery, chanteur de For Today (@ Kofmehl, Soleure)

publié par Marcounet, Philou le 15 juillet 2016

Eternel.ch a rencontré Mattie Montgomery, le 7 avril dernier à Soleure, avant le concert de For Today. Le chanteur de la formation Nuclear Blast n’a esquivé aucune question.


Bonjour Mattie, merci de recevoir eternel.ch dans votre bus.

Tout d’abord, dites-nous comment vous avez choisi ce nom, For Today ?

Je ne faisais pas partie du groupe, lors de sa création par une bande de lycéens, mais je crois qu’il n’y a aucune raison objective dans le choix. Il fallait un nom et quelqu’un a dit For Today et c’est parti ainsi. Et maintenant, ça fait longtemps que l’on est connu sous cette appellation-là.

Quelles sont vos influences ?

Il y en a beaucoup. De Comeback Kid, à Pantera en passant par Darkest Hour ou encore Zao, il y a énormément de groupes qui influencent, quelque part, notre musique. Dans les parties hardcore, ça ressemble à du Comeback Kid ou du Ghost Inside, quand notre musique épouse plus une ligne métal, ça sonne sans doute un peu comme du Darkest Hour. Mais c’est difficile de dire que notre musique est proche de celle produite par tel ou tel groupe. Si je devais la décrire, je dirais que c’est de la bonne musique pour les gens qui aiment le bon gros son !

Pensez-vous que les gens, dès la première écoute, se disent parfois : « Ah ça c’est du For Today » ?

(Rires). Je l’espère ! Mais franchement, je ne sais pas. Je pense qu’il faudrait poser la question aux auditeurs.

Parce que nous, on a clairement l’impression que c’est le cas. On arrive relativement facilement à définir « Ah ça c’est du For Today ». Enfin, en ce qui concerne vos dernières productions, car il est vrai que Ekklesia n’était pas vraiment du même tonneau. Comment décririez-vous le chemin musical parcouru au fil de vos six albums, d’Ekklesia à Wake et de Facedown Records à Nuclear Blast ?

Wouah… Je ne sais pas. En fait, je n’étais pas membre du groupe lorsque Ekklesia a été écrit. J’ai juste prêté ma voix pour l’enregistrement. Mais c’est vrai qu’on a beaucoup évolué. C’est dur de dire pourquoi et comment, mais c’est vrai qu’on changé. On veut juste jouer la musique qui nous plaît en espérant qu’elle plaise aussi aux gens. Et si tel n’est pas le cas, c’est ok aussi.

A votre avis, est-il possible de conjuguer crédibilité artistique et spirituelle ?

Complètement mec ! Je pense que les gens qui créent les choses les plus abouties artistiquement sont ceux qui sont totalement passionnés par ce qui les anime. Par exemple, les chansons d’amour ou qui relatent des craintes ou parlent d’espoir sont souvent magnifiques. J’écris des chansons sur ce qui me passionne. Je ne vois pas de différence entre ce que font les autres et ce que je fais. J’écris sur ce qui fait battre mon cœur.

Et vous pensez que ce message est ok pour les auditeurs ?

Je l’espère. Mais j’espère qu’il n’est pas uniquement « ok » à leurs oreilles, parce que c’est très important. La vérité est que Jésus est vivant et il y a tellement de gens dans ce monde qui l’ignorent. Le fait de porter ce message au travers de notre musique est capital. C’est quelque chose que les gens ont besoin d’entendre. Peut-être qu’ils n’aiment pas cela, qu’ils ne sont pas d’accord avec cela, et il est clair que je ne peux pas forcer quelqu’un à croire ce en quoi je crois, mais c’est ma joie et ma responsabilité de partager cela avec les gens.

Vous considérez dès lors que votre groupe est un ministère ?

Oui. Ma vie est un ministère et mon groupe est une partie de ma vie.

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être headliner dans un tour européen ?

C’est un peu fou. On aime l’Europe et les gens d’ici. Les concerts sont incroyables et festifs. C’est merveilleux d’être ici, de l’autre côté du monde et de voir des gens qui viennent à nos concerts et qui chantent nos chansons avec nous. C’est très cool. Je suis très reconnaissant de cela.

Vous partagez la scène avec Silent Planet. Qu’est-ce que cela représente pour vous de vous retrouver avec un groupe de Solid State, en Europe ?

On aime Silent Planet ! C’est un groupe magnifique et ses membres sont de très grands amis. On les aime vraiment et on les soutient un maximum. On a été très excités lorsqu’ils nous ont confirmé qu’ils venaient faire cette tournée européenne avec nous.

C’est vous qui les avez invités à tourner avec vous ?

On travaille avec la même boîte de booking et le même management.

Le cas échéant, vous pourriez toutefois refuser de tourner avec tel ou tel groupe ?

Oui, on a toujours le choix en tant que headliner. Mais on n’a jamais refusé de tourner avec qui que ce soit. Peut-être qu’un groupe n’aime pas notre musique ou ce que nous prêchons, mais nous, nous avons aucun souci avec ça. On s’accommode de tout.

Lors de festivals, il vous est ainsi arrivé de partagé la scène avec des groupes sataniques…

Oui, on a même eu fait des tournées avec des groupes de cette obédience.

Et comment vivez-vous cela ? Le fait de partager des moments avec eux, de vivre au quotidien avec eux…

On les aime ! Je ne déteste pas les gens à cause de leurs croyances. On a de bons amis qui jouent dans le groupe Motionless in White. Ils sont considérés comme un groupe satanique ou quelque chose du genre. Mais ils comptent parmi nos bons amis. Ils ne partagent pas notre foi, pas plus que nous partageons leurs convictions, mais on se respecte mutuellement sur le plan musical et sur celui de l’amitié et c’est une bonne chose.

On sait que des groupes comme P.O.D., par exemple, ont parfois eu l’occasion de prier avec des membres de groupes séculiers. Est-ce que cela vous arrive à vous aussi de recevoir de telles sollicitations ?

Oui bien sûr mec ! On veut partager Jésus, la vie, avec quiconque en a envie. Il s’agit parfois de gens qui sont venus au concert, comme il s’agit d’autres fois de membres d’autres groupe musicaux. On est disponibles pour tout le monde.

Y a-t-il des différences entre les publics européen et américain. Si oui, quelles sont-elles ?

Oui, il y en a clairement ! En Europe le public aime et connaît notre musique, il est passionné. Aux Etats-Unis, les gens vont parfois au concert parce que ça leur permet de passer un bon moment ou de faire une virée entre potes. C’est une sortie en plus, rien d’autre. Alors qu’ici les gens sont vraiment dingues ! Ils viennent clairement pour la musique. Et ça, c’est vraiment cool !

On connaît l’ambiance formidable qui règne dans les concerts de hardcore, metalcore, où les gens chantent avec vous et se pressent contre la scène pour être en communion avec les groupes. Comment vivez-vous cela du haut de la scène ?

J’adore ça, c’est vraiment intense et magnifique.

Vivre un live ou enregistrer dans un studio ne procure pas la même saveur, comment décririez-vous votre relation avec les autres membres du groupe lors des concerts ?

C’est sauvage ! C’est terrible ! On vit quelque chose qu’on n’aurait jamais osé imaginer, lorsque l’on a fondé le groupe ou que l’on vivait ses débuts. C’était improbable de se retrouver en Europe, au milieu de gens qui nous aiment et qui connaissent notre musique. Ce sont des moments de pur bonheur que nous partageons entre nous et avec nos fans d’un autre monde. On ne peut qu’être reconnaissants de ce que le Saint-Esprit nous permet de vivre.

Lorsque votre venue au Kofmehl a été annoncée sur le Facebook de la salle, certains commentaires négatifs ont été postés… Certaines polémiques vous concernant ont ressurgi. Vous sentez-vous les bienvenus à Soleure ?

Oui comme partout ailleurs. Qu’importe ce que les gens pensent, font ou vivent. Qu’importe qu’ils soient athées, chrétiens, hétéros ou gays, j’espère qu’eux aussi se sentent bienvenus à notre show. Vraiment.

Certains groupes se sont infiltrés dans le metal chrétien pour y faire du business, parce qu’ils ont repéré un marché avec une part à prendre… Qu’en pensez-vous ?

Il y a sans doute quelques groupes qui correspondent à ce que vous décrivez. Mais je pense que c’est une mauvaise idée aujourd’hui. C’était peut-être encore possible de raisonner ainsi il y a dix ans, mais ce n’est plus le cas en 2016. Aujourd’hui, je pense plutôt que les groupes qui se disent chrétiens sans l’être, le font pour tranquilliser leurs mamans. (rires) Personnellement, je fais partie d’un groupe chrétien parce que je veux proclamer et partager Jésus. Je pense que les groupes auxquels vous faites allusion passent à côté de beaucoup de choses sympas.

Parlons encore musique. Que peut-on attendre du prochain album de For Today ?

Bonne question ! On est en pleine réflexion à ce propos, mais on n’est pas encore nous-mêmes fixés.

Pour terminer qu’avez-vous à dire aux lecteurs d’eternel.ch ?

On vous aime les gars. Merci d’avoir lu cette interview. On espère bientôt vous croiser.


Le site de For Today

NDLR : Cette interview a été réalisée en avril, soit bien avant l’annonce du groupe de se séparer, le 5 juillet dernier.


Imprimer ce document