For Christ Sake - Elements of Rock 2013

publié par Johnar, Lahminewski le 23 août 2013

De la chair fraîche au milieu de toutes ces légendes ! Un groupe d’Irlandais du Nord qui démarre très fort, un excellent live et des accents épouvantables, j’ai nommé For Christ Sake !


Salut, vous pouvez vous présenter ?

- Je m’appelle Ben, j’ai vingt-trois ans, je suis le chanteur et guitariste rythmique de For Christ Sake. On est un groupe de metal extrême chrétien d’Irlande du Nord.

- Je suis le batteur et le fondateur du groupe, Ignacios. J’ai quarante-sept ans.

- Moi je suis Mark, le bassiste, trente-neuf ans.

- Je m’appelle Simon, je suis guitariste soliste et j’ai vingt-quatre ans.

Vous venez tous du même coin ?

Mark : Je suis né à Dublin et j’y ai vécu pendant sept ans, donc par rapport à eux je suis un sudiste.

Ignacios : On vient tous du Nord, c’est Ben qui vit le plus loin des autres. Il habite à un peu plus de 70 kilomètres de nous, donc à chaque fois qu’on répète il se tape un voyage de 150 kilomètres.

Comment avez-vous commencé ?

Ben : Le groupe a été fondé en 2001 par Ignacios, c’est lui qui a eu la vision pour le projet, qui a évolué pendant sept ans avant d’avoir une formation permanente. Je suis arrivé après ça, il y a deux ans. Entre deux, il y a eu pas mal de changements, mais ça c’est la version finale du line-up. Notre but maintenant c’est de jouer le plus possible pour les gens et pour promouvoir notre musique.

Ignacios, raconte-nous la formation du groupe.

Ignacios : Le groupe existait déjà depuis un petit moment avant que ces gaillards le rejoignent. À Belfast, là où on vit, tu ne trouves personne de chrétien qui aime le death metal ou le metal extrême. C’est très difficile. Du coup For Christ Sake n’est pas sorti du local de répétition pendant quelques années, jusqu’à ce que Dieu amène ces gars. Depuis 2008, le groupe marche vers son destin ! Des membres sont venus, puis repartis, mais depuis deux ans maintenant on a une formation solide.

Qu’est-ce qu’il y a comme scène metal chrétienne en Irlande ?

Ignacios : Rien du tout.

Mark : On est le seul groupe qui existe.

Comment décrochez-vous des concerts, alors ?

Mark : La persévérance ! Le problème, c’est que beaucoup de programmateurs sont anti-chrétiens, et ils n’aiment pas les groupes de metal chrétien, donc c’est très difficile. On s’est très peu produit dans notre région. On a eu plus de concerts en Angleterre, comme au Meltdown l’année passée où on a joué avec les gars de Back Pocket Prophet qui étaient ici en 2010. On a joué notre premier concert avec un groupe appelé Desecration, qui est l’inverse absolu de ce qu’on défend. Musicalement nos deux groupes sont assez proches, mais au niveau du contenu on est diamétralement opposés. C’était notre tout premier concert, qui était assez annonciateur de la suite de notre parcours. On se bat toujours pour décrocher des dates dans notre communauté, et ça fait qu’on est très humbles par rapport à la réception que les gens nous ont réservé hier soir. Sérieux, merci la Suisse, merci les Elements of Rock de nous avoir reçus comme ça !

Vous cherchez plutôt des ouvertures en-dehors d’Irlande, du coup ?

Mark : Oui, dans des festivals comme ici, au Meltdown d’Angleterre, et un peu n’importe où on nous accepte !

Quelles sont vos influences musicales ?

Simon : Musicalement on ne se tient pas seulement au death metal, c’est pour ça qu’on préfère utiliser le terme metal extrême. On mélange beaucoup de choses. Du death, du black, des éléments progressifs, downtempo, etc.

Ben : Pour donner un exemple pratique : hier soir quand on a joué notre set, le premier morceau qu’on a fait comporte beaucoup de voix claires, du genre heavy des années 80, et ça ne peut pas tellement être classé comme du death.

Mark : C’est souvent le problème avec le public, aussi. Si les gens s’arrêtent à une chanson ils vont se dire que ça n’a rien à voir avec du metal extrême et se refroidir un peu.

Et au niveau de vos inspirations extérieures, qu’est-ce que vous écoutez ?

Simon : J’écoute autant de groupes chrétiens que non chrétiens, par exemple les groupes Death, Krokus ou Nile. Pour les chrétiens, Horde, Antestor, Crimson Moonlight, et il y a beaucoup de très bons groupes chrétiens que je pourrais citer en plus !

Ben : Je ne séparerai pas les groupes chrétiens des autres, parce que pour moi toute musique vient de Dieu. Je sais que le contenu des textes peut sembler bizarre, mais j’aime beaucoup la musique de Fear Factory, Rammstein et Pantera.

Ignacios : Moi non plus je ne distinguerai pas musicalement les groupes chrétiens des séculiers, et je peux écouter autant du hard rock que du metal extrême, du death que du black. J’ai apprécié tous les concerts que j’ai pu écouter ici ! Pour les groupes, je citerai les mêmes que Simon a dit avant. J’écoute un peu tout ce qui me plaît, pour autant que le contenu ne soit pas blasphématoire. Si les textes sont à l’encontre de mes convictions, je m’en tiens éloigné. Je ne dis pas que tout ce qui est séculier est mauvais, il y a beaucoup de groupes qui défendent des choses très positives.

Mark : J’avoue, j’aime bien Metallica. Gojira, aussi. C’est Ignacios qui m’a initié à la musique chrétienne, sinon je n’écoutais que des trucs du genre Slayer, Megadeth, enfin beaucoup de thrash metal. Ensuite j’ai découvert des groupes du genre Horde, Becoming the Archetype ou As I Lay Dying. Un groupe que j’aime bien c’est For Christ Sake, je sais pas si vous avez entendu parler ! Hahaha non, mais j’écoute un peu de country, aussi !

Que pouvez-vous dire à propos de votre foi ?

Ben : J’ai été élevé dans un foyer chrétien, et c’était déjà un départ génial ! Je suis très reconnaissant d’avoir des parents chrétiens. J’ai pris l’engagement de le devenir moi-même quand j’avais treize ans. C’était très étrange de voir comme ma foi, qui était quelque chose que je vivais seulement le dimanche, est devenue mon identité. C’est vraiment incroyable ! Et je crois que si je regarde en arrière, je peux dire qu’il n’y a jamais eu de moment de ma vie où Dieu a été absent de mes décisions, ou que je n’appartenais pas à Jésus. Et je crois que dans le groupe on est tous d’accord avec ça. On est tous nés dans des familles chrétiennes, non ?

Ignacios : Pas moi. Mon père, vu son vécu, n’a pas voulu que je sois élevé comme ça. Quand j’étais adolescent, j’ai été très gravement malade et j’ai passé très près de la mort. J’ai été guéri, et à ce moment là j’ai donné ma vie à Christ. Ça a duré quelques années, puis je m’en suis éloigné, mais quand j’avais environ dix-huit ans j’ai à nouveau dédié mon existence à Dieu.

Quelle est votre intention par rapport au message que vous transmettez ?

Ignacios : En général, les gens posent la question suivante : "Êtes vous un groupe chrétien, ou êtes vous des chrétiens qui jouent dans un groupe de metal ?". Pour nous je répondrai les deux. Parce que oui, on est chrétiens, oui, on joue dans un groupe de metal, mais aussi ce qu’on veut c’est avoir un message, et pas seulement dire que les gens ont besoin d’être sauvés et de se repentir, mais aussi de parler de sujets délicats comme l’avortement, le suicide, la drogue, ce genre de choses qu’on veut prévenir. Il y a des groupes qui font de très bonnes choses en élevant le nom de Jésus et en le glorifiant, mais nous vivons dans le monde, qui est déchu, où les gens sont blessés et ont besoin de l’amour de Christ. Si nous ne les rejoignons pas dans leurs combats et que nous ne leurs montrons pas qu’il y a un autre chemin, ils ne pourront jamais avoir accès à la vérité. Et ils ne pourront pas trouver la liberté.

Ben : On est aussi clairs que possible dans nos paroles, on essaie d’être au plus proche de la vie des gens. On représente des situations en rapport avec la dépression ou le suicide, et dans le même souffle on parle d’espoir. Le but n’est pas non plus de faire uniquement dans la description de ce qu’on ressent dans certains cas, mais montrer le fait que Christ est la réponse. C’est ça qui prend le plus de place dans nos textes.

Ignacios : Hier soir on a joué un morceau appelé "The Shadow", qui traite du suicide de quelqu’un qui ne croit pas en Dieu, et si il continue dans cette direction qu’est-ce qui va le sauver ? Beaucoup nous disent qu’on ne peut pas être aussi catégoriques que ça, mais si la personne meurt sans Jésus elle se perd.

Mark : On parle beaucoup de suicide parce que c’est un fait très présent là où on vit, dans le centre de Belfast. Ce qu’on espère c’est que, même si ça n’aide qu’une seule personne, nos textes serviront à quelque chose. On a eu un retour une fois, au concert au Meltdown, une fille qui se débattait avec la dépression et le suicide. Quand Ben a annoncé le sujet de notre morceau, elle nous a dit avoir senti que ça l’avait aidée, d’une certaine façon. Et ça c’est mieux que de vendre dix albums !

Ben : Pour le point de vue musical, nos textes en général sont assez focalisés sur l’aspect technique de la musique, à cause des compétences que Simon déploie quand il compose avec Ignacios. C’est très technique, et de mon point de vue le fait de rejoindre le groupe il y a deux ans et d’apprendre tous les morceaux a été un grand défi, et une grande satisfaction en même temps !

Comment vous êtes-vous retrouvés ici ?

Mark : J’ai contacté Samuel, le pasteur, et je l’ai bombardé à coup de 40 mails par jour pendant un an ! Je lui ai envoyé des photos de nous en live en lui disant qu’il fallait programmer For Christ Sake, parce qu’on est très gentils ! Je crois qu’il a fini par voir qu’on était un bon groupe, avec une vision assez cohérente, et il nous a programmés. On était très contents ! Et bénis ! On s’est dit que Dieu nous avait ouvert une porte ici, et ça nous dirait bien de revenir !

Et à propos de votre prochain album ?

Ben : Il sortira le 7 mai, produit par Roxx Records. Le titre c’est "Apocalyptic Visions of Divine Terror" et ce sera un album assez long, il dure un peu plus d’une heure, et on y a mis un mélange de plein de choses !


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