Deuteronomium - Blast of Eternity 2013

publié par Johnar, Lahminewski le 13 mars 2014

Après un concert survolté comme d’habitude, le chanteur Miika, grand patron de la positive attitude sur scène, nous a accordé une petite entrevue.


Salut, peux-tu te présenter, ainsi que ton groupe ?

Hello, je m’appelle Miika, je joue dans Deuteronomium et je viens de Finlande. Je fais du metal depuis plus de vingt ans. Nous avons fondé Deuteronomium en 1993, donc ça fait un petit bout de temps ! J’avais environ treize ans quand j’ai commencé à m’intéresser à la musique. C’est assez drôle parce que c’était dans les années 80, le heavy metal était devenu un grand mouvement, et je trouvais que c’était trop doux pour moi. Ça a été assez difficile de trouver ce qui me convenait, à savoir de la musique plus brutale, et encore plus difficile dans le milieu chrétien. À cette période, Napalm Death a sorti son premier album, Scum, et j’ai été transporté. Je me disais que ça, c’était de la vraie musique, que c’était grandiose ! Et c’est seulement quelques mois plus tard que j’ai trouvé le Once Dead de Vengeance Rising, qui m’a mis une baffe monstrueuse ! C’est cet album-là qui a fait de moi un musicien de metal chrétien, parce que je l’ai tellement aimé que je voulais faire la même chose !

Fais-tu partie des fondations de Deuteronomium ?

Oui, mais je ne l’ai pas fondé. C’est le bassiste qui a créé le groupe tout seul chez lui, et j’étais le premier membre à le rejoindre. Donc j’étais aux fondements du groupe quand même !

C’était difficile d’être compris par les gens en tant que musicien chrétien ?

Pas vraiment. Je pense que ça se situe surtout autour de ta propre attitude. De toute façon, chaque différence se fait malmener quelque part. C’est clair que si tu vas jouer quelque part et que tu dis « Jésus », il y en aura qui diront « Ok, c’est bon, on se tire ». C’est la vie ! Mais il n’y a pas besoin de le prendre si sérieusement. Je crois que si la musique est assez bonne et que ton spectacle est bon, les gens le respectent et ils sont plus enclins à écouter ce que tu veux leur dire. Mais si ta musique est pourrie, là c’est dur d’être un métalleux chrétien !

Et maintenant, vous sortez un nouvel album, qu’est-ce qui a changé entre deux ?

Ça dépend, pas forcément tout ! Le marché de la musique a énormément changé, la trance est apparue, la trance a disparu, et on est toujours là. Bien sûr, l’internet a tout changé, dans le bon sens je crois. C’est beaucoup plus simple de trouver des fans, des organisateurs de concerts, des distributeurs, etc ! À l’époque on envoyait des lettres à l’ancienne avec des cassettes tout autour du monde, c’était carrément autre chose ! Bon, ça ressemblait plus à une aventure de faire partie de la scène, parce qu’il y avait quelque chose comme deux cents métalleux chrétiens répartis dans le monde entier à qui on envoyait des lettres pour leur dire que ce qu’ils faisaient était cool. Maintenant tu fais une recherche sur l’internet et tu trouves tout dessus. Je trouve ça bien, parce que ta musique est accessible partout. Je pense que c’est ça le plus grand changement qui s’est produit dans la musique.

Vous êtes un groupe extrêmement souriant et positif sur scène, surtout toi. Est-ce que c’est travaillé, ou tu n’y penses même pas ?

Je n’y pense vraiment pas. Je vais sur scène, et là je profite de chaque seconde. J’adore être sur scène !

Est-ce que tu prêches systématiquement en concert ?

Non. Seulement quand je la sens. Ça dépend de la situation, mais je prends la décision avant si je dis quelque chose ou pas. Il y a aussi que je trouve que notre message dans les paroles des morceaux est assez clair, et que prêcher n’est pas forcément nécessaire.

As-tu déjà eu des problèmes avec ça ?

Jamais avec l’organisation. J’ai toujours pensé que le fait de prêcher faisait partie du spectacle, donc ça doit être court et en un sens amusant. J’essaie de le rendre comme ça, en tout cas. Les gens viennent voir le spectacle, écouter la musique et se marrer, donc je trouverai malhonnête de tout d’un coup dire : « Bon, tout le monde redevient sérieux un moment, écoutez-moi j’ai quelque chose à vous dire... », ça ne marcherait pas. Ça doit aller dans le même sens que la musique. C’est comme je disais avant si la musique est bien, les gens écoutent plus facilement.

Tu prêches aussi dans des festivals séculiers ?

Oui des fois, si je pense que ça a du sens. Je vois pas de raison de me conduire différemment avec les chrétiens qu’avec les autres !

Avez-vous toujours été produits par un label ?

Alors oui et non. Je crois que dans ce milieu on connait tous quelqu’un qui bosse dans un label, un ami ou un groupe, donc il y a toujours eu le nom d’un label derrière l’album, mais oui et non. Pour moi ça ne fait pas tellement de différence. Comme je disais avant, l’internet a rendu les choses beaucoup plus faciles donc peu importe qui sort ton album, il est sur Spotify et I-Tunes de toute manière. C’est une bonne chose.

Tu as un projet parallèle en cours, Icon Clan. Est-ce qu’il y en a d’autres ?

En fait j’en ai beaucoup, pas seulement Icon Clan. Tu sais, en tant que groupe de death metal chrétien on a pas beaucoup de concerts à jouer, et moi je veux donner le maximum de concerts que je peux, donc c’est la raison pour laquelle j’ai plein d’autres groupes. Mais j’aime aussi différents styles de musique, donc comme ça je peux composer dans plusieurs genres différents, avec des messages différents.

Quels sont vos plans avec Deuteronomium ?

On a des immenses plans ! Je veux rêver grand ! Mon but est d’aller jouer dans chaque continent avec ce groupe. On a plein d’endroits à visiter, de pays à voir et de nouveaux gens à rencontrer. Oui, on veut enregistrer encore des albums, mais notre principale envie est de visiter chaque continent. Nous ne sommes pas encore allés en Asie, on est pas encore allés au États-Unis, mais c’est pas notre marché principal. On finira bien par y aller, mais d’abord on veut aller au Brésil, en Australie et ailleurs, et ensuite aux États-Unis. Par contre, on a peut être un plan pour enregistrer notre prochain album là-bas. On a un bon contact avec un studio professionnel, donc il y a des chances qu’on y aille pour enregistrer un album et qu’on fasse quelques dates.

Que penses-tu du festival ?

Super cool ! Joli endroit, en plus, la taille de la salle est parfaite, j’aime beaucoup les atmosphères plus intimes où le public est tout près et tu peux bien le voir, c’est parfait !


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