Antestor - The Forsaken (2005)

publié par Marneus le 18 février 2008

En 2005, les Norvégiens d’Antestor, groupe phare de la scène unblack, ont enfin fait leur retour avec un nouvel opus intitulé The Forsaken. Il s’agit de leur deuxième « véritable » album avec le nouveau line-up. N’ayant pas pu me procurer le précédant, c’est avec une légère appréhension que j’ai glissé le cd dans ma platine...


Antestor - The ForsakenLe titre d’ouverture, Rite of Death, débute avec la superbe voix de la soliste Ann-Mari Edvardsen et se hisse vers les sommets d’un black symphonique de très haute volée. Le doom metal des premiers albums est décidément bien loin. Avec les nouveaux membres, c’est une nouvelle inspiration qui est arrivée. Pourtant le groupe ne s’enferme pas dans un style bien défini : certes Antestor fait de l’unblack, mais les très nombreuses influences font de cet album une découverte permanente. Lorgnant tantôt vers Emperor et son black symphonique agressif sur The Return , tantôt vers un doom metal dépressif et mélancolique sur Vale of Tear et son intro en forme d’hymne mortuaire, The Forsaken n’offre aucun répit à l’auditeur (pour son plus grand bonheur).

Le deuxième point fort de ce nouvel opus est l’ambiance qu’arrive à générer la musique avec des parties symphoniques toujours très bien senties au point qu’on n’a pas besoin de zapper comme sur bien des albums. Raade en est le parfait exemple : bien placé, ce morceau permet d’apporter un peu d’air frais après Via Dolorosa. Justement, Via Dolorosa, tout simplement le meilleur titre de l’album, synthé magnifique, la voix de Vrede est parfaitement maîtrisée, Hellhammer derrière les fûts ne dément pas son statut de meilleur batteur de black, et enfin les paroles sont magiques et profondes : un monument d’évangélisation au cœur même de la violence musicale !

On en arrive justement au deuxième point fort de The Forsaken : la qualité des compositions. A l’heure où les groupes de white metal ont la fâcheuse tendance de se multiplier bien souvent au profit de la qualité musicale, Antestor se démarque du lot en proposant un album technique où s’enchevètrent des guitares hyper véloces, une batterie parfaite, et un synthé qui ne fait pas dans le pompeux (Une écoute de Betrayed démontre immédiatement l’art avec lequel l’instrument est intégré dans les chansons ).

En bref, je suis rassuré : c’est une perle d’unblack symphonique que nous offrent nos Norvégiens. Elle n’a rien à envier aux plus grands de la scène « séculière » que sont Cradle, Dimmu Borgir ou Emperor. The Forsaken est bien audessus des deux premiers et n’est pas loin d’égaler le troisième selon moi (tout en étant dans un registre moins violent).

www.antestor.com


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