Bling Bling. Visuellement, c’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsque l’on découvre le groupe. Maillots de baskets ultra large, casquettes de gangsta rappers, chaînes en or qui brillent, photos de hummer limousines sur leur site web. Après le gangsta rap, ce serait donc le hardcore qui succomberait à la fièvre de l’argent et de la célébrité ?
Ce n’est pourtant qu’une évolution au niveau visuel, que l’on retrouve dans nombre de groupes de moshcore old school (les guitariste et bassiste de Seventh Star, les chanteur, guitariste et bassiste de Terror, Madball, la liste est très longue), mais qui ne se traduit pas pour autant par des concessions commerciales. En tout cas, je ne me souviens pas d’avoir vu un clip de Call to preserve (puisque c’est d’eux qu’il est question ici), rempli de bimbos en maillots de bain dans de luxueux jacuzzis.
Musicalement donc, le résultat est proche des groupes précités (Seventh Star en tête, mais aussi Throwdown), un gros moshcore qui tache, agrémenté de très nombreux singalongs, et quelques petits riffs metalcore (mais tous petits, alors). Rien de nouveau sur le soleil me direz-vous ? Eh bien non, effectivement, rien de bien nouveau, mais une production de très grande qualité, particulièrement agressive, rapide, bref, hardcore !
Les petits nouveaux de l’écurie facedown / strikefirst ne font donc pas les choses à moitié. Et les paroles ne sont pas en reste. Life’s too short, par exemple, aborde le straight edge sous l’angle chrétien : "My body is the temple of the living God, nothing harmfull to my mind runs through my veins, i choose to live my life drug free" ("mon corps est le temple du Dieu vivant, il n’y a rien dans mes veines qui soit dommageable à mon esprit, je choisis de vivre ma vie libre de drogues"). Ou alors, pour ceux qui n’auraient pas perçu la délicate allusion précitée, le morceau Shellshock sort l’artillerie lourde et parle du sang de Jésus qui a été versé pour nous, et que quoi qu’on en fasse, il est mort pour nous (ou comme le rappelait un t-shirt vu sur une scène hardcore Jésus t’aime que ça te plaise ou non). Tout le cd est de cet acabit là, les clichés du hardcore sont là, mais toujours avec un point de vue chrétien (la trahison, mais sans rancoeur, dans pay the price ; la tolérance chère au milieu hardcore, qui a tendance à ne pas s’appliquer aux chrétiens dans sidewinder ; etc).
Un groupe sans concession, donc, tant au point de vue musical (un moshcore old school droit dans ta face, une production de qualité) qu’au point de vue des paroles qui ne laissent aucun doute sur la foi des membres, tout en n’étant pas non plus une lourde alignées de poncifs évangélico-petites fleurs. Le tout dans une pochette signée (pour changer) Dave Quiggle, tout à fait dans le ton du cd, mais dont l’intérieur n’est pas du tout à la hauteur de la couverture.
Un must-have pour tous les fans du genre.
Call To Preserve : www.purevolume.com/calltopreserve
Strike First Records : www.strikefirstrecords.com