The Poor Geezers - The Best of The Poor Geezers (2013)
publié par le 4 novembre 2013« Dean Riches a perdu ses dents de devant dans un moshpit à un concert des Meteors ». C’est ainsi qu’on nous présente un des deux acteurs principaux de The Poor Geezers. Amateurs des Clash notamment The Poor Geezers nous proposent un album best of qui semble tout avoir pour réjouir les oreilles d’un punk averti. Toutefois, on fait mention d’harmonica parmi d’autres instruments dans le dossier de presse... Il est vrai que le punk ne souffre pas de limite, mais il tarde à votre humble serviteur de tirer cette affaire au claire, qu’est-ce que ces Poor Geezers ont dans le ventre ?
Dans les années huitante, un jeune garçon du nom de Daniel Johnston jouait seul dans son garage avec son piano sans se rendre compte qu’il allait révolutionner une bonne partie de la musique underground en se faisant un peu malgré lui, l’inventeur du Lo-Fi (abréviation de Low-Fidelity).
Le Lo-Fi donc, est cette façon d’enregistrer sa musique avec des méthodes plus ou moins primitives, sans faire attention à la qualité de la production (le plus souvent même dans le but de produire volontairement un son crade, embrumé), de sorte à ne garder plus que les morceaux « brut ». On pourrait voir ici un prolongement du punk, ou un retour à ses origines justement.
Et c’est ici que l’on s’intéresse aux Poor Geezers, car on trouve dans ce best of exactement cette mentalité punk/lo-fi qui animait les chansons de Daniel Johnston. Leur folk (ce qui vient justifier l’utilisation d’harmonica) orné de sa piètre qualité d’enregistrement vient parfaitement représenter la condition de pauvres bougres qu’évoquent les deux gaillards. Car il s’agit bien de folk ! Une guitare, des percussions assez discrètes, des paroles au service de mélodies directement issues du patrimoine américain (blues, country...). Ce serait comme un Bob Dylan ou un Johnny Cash punk au fond, le sobriquet ne serait pas usurpé. On pourrait aussi parler de Jean-Louis Costes et ses multiples enregistrements trop saturés, versant dans un excès sans limite. Dans cet ordre d’idées...
L’ennui d’un best of étant la densité de la matière, soixante minutes de chansons ici, qui rendent le contenu parfois difficile à digérer par son absence de mesure. Certaines pistes auront le don d’accrocher l’auditeur, de lui donner envie de ressortir son Twist des vieilles armoires à grand-papa et d’autres laissent de marbre. A chacun de trier pour extraire ses favoris. Des bonnes idées, il y en a, des intentions, également, dès lors il y a quelque chose à tirer, quelque chose de différent pour chaque auditeur. Pour ma part ce sera Homeless Again (qui rappelle American Dream de Daniel Johnston notamment), She, The Reaper, Starting Point of Genocide (à chanter à tue-tête dans le train, dans la rue, autour d’un feu, avec tous ses amis, succès garanti pour vos soirées diverses)... Finalement chaque morceau justifie sa place dans ce best of. C’est leur addition qui en donne un résultat qui souffre quelque longueur mais assurément intéressant !
A écouter :
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Thumper Punk Record