Borgentreich - Freakstock 2012 (1er - 5 aout)
publié par le 23 août 2012Le Freakstock 2012, on y était ! Voici un petit compte-rendu de quelques concerts, qui on l’espère vous donneront envie de venir faire un tour a Borgentreich, au festival des Jesus Freaks.
A l’heure où les écrans ont envahi nos vies, ou nous sommes assaillis par un flot d’images, je trouve intéressant de vous proposer cette année un compte rendu du Freakstock 2012 sans photos. Entre Facebook et Youtube, il n’a jamais été aussi simple d’avoir un aperçu des concerts à distance. Dans une telle situation, quel est l’intérêt du compte-rendu ? Mais le point de vue du journaliste (amateur en l’occurrence) pardi ! Je vais donc essayer de vous faire partager mon ressenti vis-à-vis de ce Freakstock.
Tout commence le mercredi soir. Comme d’habitude, il n’y a pas de concerts, juste de la louange sur la grande scène. Plusieurs personnes se succèdent ensuite pour prêcher, notamment à propos du thème de cette année : prendre un risque, faire le grand saut, oser poser la première pierre d’un projet ambitieux,... Tels ces inventeurs qui construirent avec plus ou moins de succès les premières machines à voler. Thème qu’on retrouvera d’ailleurs dans certains workshops du festival. Martin Dreyer devait venir mais il a dû annuler car au même moment il est au Wacken festival (pour marier des amis à lui sur la scène principale ou quelque chose comme ça... je n’ai pas bien compris). La soirée se termine au Raketenklub ou des DJ se succèdent. Et permettront aux amateurs de musique électronique de s’échauffer.
A propos de musique électronique, cette année voit l’apparition d’une nouvelle scène : le Secret Garden. Située devant l’Artland, elle offre la possibilité à un DJ de mixer devant un dancefloor improvisé sur l’herbe. La musique commence en général vers 14h pour s’arrêter vers minuit. Au niveau du style on est plus dans le « chill out ». Notre ami francophone Lymf y mixera d’ailleurs le jeudi soir. Je n’y étais pas mais selon ses dires, il y avait autour de 150 personnes et l’ambiance était plutôt bonne.
Non, moi le jeudi, je vais d’abord voir Mental Guide à l’Alte Schule. Je n’avais jamais entendu parler de ce groupe mais le chanteur de Stay Strong y joue de la basse. Du coup ça m’intéresse. Et effectivement c’est pas mal. Le groupe joue un punk-hardcore mélancolique assez énergique, qui ressemblerait un peu à Defeater ou Verse. Seul bémol à mon avis : les riffs sont vraiment "trop" mélancoliques et l’ensemble aurait mérité d’un peu plus de noirceur pour que les morceaux soit plus accrocheurs.
Je passe le reste de la soirée au Turbinenhalle ou plusieurs groupes de metalcore se succèdent. To Leave A Trace m’attire particulièrement car c’est une fille au chant, je me dis que ça peut donner de l’originalité à ce genre assez générique. J’ai eu tout faux car le groupe ukrainien, même si il offre une prestation tout ce qu’il y a de plus professionnel, n’apporte vraiment rien de particulier et se contente d’offrir une musique déjà entendue mille fois. Peu d’action dans le pit, si mes souvenirs sont bons. Mais tout ça c’est jusqu’au dernier groupe de la soirée, à savoir Descend To Rise. J’ai jamais aimé ce groupe en CD mais j’avais apprécié leur prestation au Freakstock 2009. Et bien cette fois-ci j’ai eu la même impression, mais en mieux ! Je trouve leur metalcore/screamo cohérent. Les différentes parties se mélangent bien et la sauce prend. Le public ne s’y trompe pas et les plus jeunes d’entre nous "jumpent" dans le pit jusqu’à la fin du set. Une super ambiance, entre moments d’émotion et breakdowns plus furieux. Un des meilleurs concerts du festival à mon avis.
Le reste de l’animation se passera comme d’habitude au Raketenklub ou des DJ passeront de la dub step. J’ai pas hyper été emballé par leur sets. Au vu de ce que j’ai entendu, c’était assez rapide... Je laisse donc la place aux plus furieux et préfère allez me coucher pour être en forme pour la suite du festival.
Le vendredi je loupe Emily Still Reminds. Mais je les ai vu une semaine auparavant dans un festival séculier du côté de Stuttgart. Du coup j’ai un peu leur set en tête. Je dois dire qu’ils sont assez bons et proposent une musique, bien qu’un peu molle, assez sincère et marquante. Quelque chose entre screamo, emocore... (je suis pas un spécialiste). De plus le message proposé est intéressant. Pas de prosélytisme mais un appel à se remettre en question. Le seul point faible serait peut être l’absence de chanteur dédié. C’est le guitariste qui à cette charge. Du coup le jeu de scène en pâtit un peu, forcément.
Lorsque j’arrive au Turbinenhalle c’est Svarteskerm qui débute son set. Il s’agit en fait d’un groupe de punk suédois, qui chante dans sa langue maternelle. Autant dire qu’entre les interventions entre les morceaux, j’ai rien compris. Et pourtant ça n’a gâché en rien mon plaisir ! De voir les trois chanteurs (!) se relayer pour déglutiner salement les lyrics engagés, ça m’a bien fait accroché. Bref, du bon vieux punk du terroir avec des rythmes basiques, des refrains scandés, des vêtement déchirés et des crêtes en dread locks. On retiendra le côté militant du groupe avec notamment des appels à soutenir le fondateur de Sea Sheperd qui apparemment à quelques petits soucis avec la justice en ce moment. Ça sent bon l’honnêteté et la crasse, moi j’adore.
Juste le temps de se remettre de ce très bon concerts en allant faire un tour au stand de Svarteskerm que c’est le moment de se préparer pour la tête d’affiche du festival, le concert que tout le monde attend, j’ai nommé The Chariot ! Le groupe américain de chaoscore n’est plus à présenter et avait conquis le public avant même d’entamer le premier accord. Et pourtant certains d’entre nous ont été un peu déçus. Peut-être est-ce la le problème de leur légendaire réputation ? Toujours est-il que pour leur première prestation au Freakstock, le groupe a livré un set tout à fait correct, avec de l’énergie, de la passion et une impressionnante motivation. Pas trop de bla-bla entre les chansons mais des phrases qui font mouche, qui cognent, un peu comme leur musique. Comme on pouvait le prévoir, dans le pit, c’est la guerre. Ajoutez à cela du stage diving et des sing-along et on obtient un des concerts les plus marquants du festival.
Le samedi soir commence doucement pour ma part avec le concert de Baby Face Nelson, un groupe néerlandais qui joue un mélange de country et de punk rock. C’est assez bien foutu et même si le public n’est pas spécialement réceptif (faut dire que vue le line-up du festival, ils sont clairement des outsiders), le groupe arrive à mettre de l’ambiance à l’Alte Schule. Plusieurs chansons reprenant des thèmes classiques (les filles, le whisky, les cow-boys... second degré obligatoire !) se succèdent jusqu’à une reprise originale de Nothing To Prove d’H2O. C’est qu’ils ont bon goût en plus !
On fonce ensuite au Turbinenhalle pour voir nos petit chouchous d’Archers And Arrows. Comme vous le savez sans doute déjà, le groupe nous propose un punk rock mélodique, fort bien joué et très carré. On accroche ou pas avec leur style, mais je dois reconnaître qu’il n’y a pas eu une seule fausse note, jusqu’aux blagues entre les chansons, ou le rappel final. La foule, peu nombreuse, réagit assez bien et quelques-uns tentent même le stage diving.
La soirée continue devant le Raketenklub ou on installe en vitesse des platines et des enceintes sur le toit d’un bâtiment. S’en suit un set spécial « nostalgie de la dance commerciale des 90s » ! Un bon paquet de personnes se regroupe alors dehors pour danser et chanter les refrains de ces tubes plus débiles les uns que les autres. Un super moment pour conclure le festival !
Un Freakstock intéressant, comme à chaque fois, mais un manque cruel de hardcore old school cette année ! On regrette l’époque de Gotha ou on voyait se succéder des groupes plus énervés les uns que les autres. Il semblerait que le metalcore ait prit une place tellement importante que la plupart des kids ont envie de jouer ce style. Je déteste parler comme un vieux... mais moi je trouve ça dommage.
En-dehors de ça, on a apprécié une météo assez bonne et un aménagement toujours meilleur du Turbinenhalle (cette année les vitres avaient été recouvertes de grandes bâches noires empêchant la lumière du jour de passer).
A l’année prochaine !