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Hopesfall - The Frailty of Words (1999)

publié par Séb le 23 octobre 2005

Si pour bien des gens, le premier album de ce groupe reste leur 4 titres No Wings to Speak Of, la vérité est un peu différente. Le groupe a, en effet, sorti un album complet en 1999 dans une formation qui n’a plus grand chose à voir avec celle d’aujourd’hui (seul reste Josh Brigham, le guitariste, de cette configuration d’origine). Une grande différence de son, de style est d’ailleurs bien identifiable, entre ce tout premier cd officiel et le dernier album en date A Types. Du haut de ses 10 titres, the frailty of words nous offre un mix bien équilibré entre hardcore sec et rapide mais qui sait aussi se faire plus ambiant et calme.


Hopesfall - The Frailty of Words Le premier morceau, Shines Through, pose les bases de ce que sera le reste de l’album. Des guitares nerveuses, au son un peu gras mais toujours contrebalancé par des son plus aigus, plus hargneux, face à une voix poussée dans ses derniers retranchements, de temps à autre accompagnée par un second hurlement qui va toujours plus loin, toujours plus fort. Mais le groupe réussit à introduire ci et là quelques touches émo qui donnent une dimension supplémentaire aux morceaux évitant magnifiquement le danger d’une simple bourrinerie sans âme. Le groupe, bien que nageant dans des eaux dangereusement balisées (les clichés de l’émo, les risque de répétitions de certains motifs, de certains riffs), donne une couleur continue à son album, sans jamais devenir lassant. Les musiciens se permettent ainsi quelques pauses dans leurs morceaux, laissant les instruments se reposer pour ensuite reprendre en amenant le morceau à un paroxysme dévastateur.

Mais ce qui donne un caractère véritablement spécial à cet album, selon votre serviteur, c’est tout simplement son dernier morceau, the broken heart of a traitor, qui mériterait de porter le titre de meilleur morceau de hardcore de tous les temps (j’entend déjà les amateurs de oldschool et de moshcore tentant de me prouver le contraire). L’une des premières choses qui peut nous venir à l’esprit à la fin de ce morceau, c’est que tout l’album a été conçu, construit et pensé dans le seul but d’arriver à un final allant plus loin que tout ce qui avait été fait jusque-là sur le reste du disque. Après un dernier moment d’accalmie avec la 9e piste, The Frailty of Words (qui aussi, il faut le rappeler, le titre de l’album), le dernier morceau débute. Si les 3 premières minutes laissent à penser que ce morceau n’a pas grand-chose de différent avec le reste de l’album, il faut attendre la petite transition du milieu de piste pour avoir ensuite droit à son final anthologique. Un condensé à l’extrême de ce qui a été fait jusque-là, la dernière partie de ce morceau semble laisser se déchaîner absolument tout ce que les musiciens avaient encore en eux. Suivant un rythme à la fois plus lent, mais très largement plus imposant et martial que sur les autres morceaux, ces 3 minutes finales mettent encore plus en avant l’aspect émotionnel de l’album, doublé d’une furie sans limites.

Si musicalement l’album s’approche de la perfection, les textes ne sont pas en restes. Le premier morceau ne se gêne pas de bien expliquer l’absolue nécessité de remettre sa vie entre les mains de notre Créateur à tous, Dieu en terminant la chanson avec les paroles suivantes : « ... i have come to realize Your Truth shines through the pain. » (Traduction : j’ai enfin réalisé que Ta Vérité brille à travers la douleur). Le reste des textes est clairement du même acabit et l’on peut y lire des remises en questions, des remerciements, mais aussi quelques doutes. Mais toujours cette confiance en Dieu ressort et met en avant toute la gloire de Notre Seigneur. (Petite précision qui pourra faire plaisir à certains, le groupe n’hésite pas à répéter le mot « God » dans ses textes, alors qu’il aurait pu en parler de manière plus sous-entendue, comme le font bien trop de groupes à l’heure actuelle).

En bref, cet album dégage un hardcore puissant et vif qui impressionne par tant de maturité, qu’elle soit musicale ou dans les textes, pour le premier album d’un groupe.