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Tourniquet - Where Mosh And Rust Destroy (2003)

publié par Marneus le 3 juin 2008

En presque deux décennies d’activité, le groupe de Ted Kirkpatrick a su s’imposer comme l’une des figures majeures de la scène thrash chrétienne. Leur dernier opus, Where Mosh And Rust Destroy, est paru en 2003 avec en guest l’ex-guitariste de Megadeth, Marty Friedman et celui de Trouble (un groupe de doom chrétien), Bruce Franklin. Comme toujours, Tourniquet nous offre la garantie d’une technique irréprochable avec ces deux musiciens de talent...


Tourniquet - Where Mosh And Rust DestroyTourniquet est, depuis ses débuts, un groupe de thrash. Cependant, même si certaines compositions comme Restoring The Locust Years ou le titre éponyme sont définitivement ancrées dans un thrash metal digne de celui de la Bay Area, d’autres morceaux refletent une influence progressive marquée. Notement Drawn and Quartered dont l’introduction classique entame plus de huit minutes musiques d’une musique complexe, où les ambiances se succèdent tantôt thrash, acoustique, mid-tempo voir néoclassique. Dans le même registre, Healing Water of the Tigris à l’introduction orientale collant parfaitement au thème de la chanson laisse le talent des guitaristes s’exprimer totalement.

Pourtant cette teinte néoclassique et progressive présente plus ou moins fortement sur l’intégralité de l’album n’empêche pas ce Where Mosh and Rush Destroy d’être un bon album de thrash. Ainsi des titres comme Melting the Golden Calf, A Ghost at the Wheel ou un Architeuthis aux guitares terriblement mélodique et néoclassique se révèlent être des morceaux très efficaces.

Les textes, en grande majorité de Kirkpatrick (comme la musique d’ailleurs) ne laissent aucun doute quant à la motivation du groupe de transmettre un message. En grande majorité inspirés de l’Ancien Testament, ils traitent de la décadence du monde à travers des exemples anciens mais pourtant d’actualité. On retiendra surtout Architeuthis traitant de l’orgueil du monde scientiste incapable d’élucider le « dernier grand mystère », de voir celui qui réside « dans le coeur des hommes » et qui échappe aux « hordes de scientifiques ». Drawn and Quartered dans laquelle un gladiateur à l’heure de sa mort reste incapable de comprendre l’amour de Dieu se fait le penchant de In Death We Rise où l’homme s’éteint confiant et serein.

Mais cet album n’est pas sans défaut : le chant de Luke est loin d’être facil et risque d’en agacer plus d’un. Le chanteur à la manie d’aborder plusieurs types de chant même si en grande majorité il reste dans le registre typique du thrash. Aussi faudra-t-il une periode d’adaptation pour ceux qui découvrirait le groupe même si il est beaucoup plus abordable que sur d’autre disque de la discographie de Tourniquet.

Finalement le disque se clôt sur un In Death We Rise, hymne funèbre digne d’un album de doom (peut-être l’influence de Franklin ?), très agréable pour finir en douceur un opus somme toute de bonne qualité même si une certaine longueur pourrait parfois lui être reprochée. Notons cependant que ce Where Mosh And Rust Destroy est bien plus homogène que son ainé, Microscopic View Of A Telescopic Realm, qui, même si contenant de très bons titres, souffrait de l’inégalité de certains morceaux. C’est un opus très travaillé tant au niveau des compositions que des paroles que nous offre ici Tourniquet ; à écouter plusieurs fois avant de juger et d’apprécier.

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